Essai : 1700 km en Sportage hybride, que vaut vraiment le best-seller de Kia ?

Renouvelé en 2021, le Sportage est la Kia la plus vendue en europe. Nous avons pris son volant pour un périple de 1700 km afin de le découvrir en profondeur.

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Le succès du Sportage ne se dément pas. Au gré des générations, il est régulièrement la Kia préférée des clients européens et l’année 2022 ne fait pas exception puisqu’il s’en est écoulé 13 480 exemplaires dans l’Hexagone, soit près du double de Niro. Si nous avons essayé l’ancienne génération de Sportage sur ABCmoteur, nous n’avions pas encore eu l’occasion de passer un peu de temps avec son successeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est méconnaissable ! Style acéré, signature lumineuse fine et singulière, nombreux traits de carrosserie destinés à le rendre dynamique… Le dernier Sportage n’est pas là pour faire de la figuration. On aime ou on déteste, mais il faut reconnaître un certain charisme au coréen, qui dégage une impression assez premium sous certains angles malgré quelques lourdeurs. Les très grandes arches de roues font paraître les jantes de 18 pouces de notre modèle d’essai -pourtant les plus grosses disponibles au catalogue- presque petites !

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Comme à la maison

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Une fois la portière ouverte, on se retrouve dans un univers connu pour peu que l’on soit déjà monté dans une production récente de la marque. Mais que l’on soit familier ou non de ce dessin avec deux écrans juxtaposés et une console centrale tournée vers le conducteur, l’impression de sérieux et de modernité qui se dégage de l’ensemble est fort agréable. Kia a trouvé le bon compromis entre tactile et boutons physiques, notamment avec la barre de raccourcis en bas de la console centrale. Cette dernière propose deux affichages tactiles, que l’on souhaite gérer le multimédia ou bien la climatisation, tout en gardant de pratiques molettes crantées aux extrémités pour pouvoir changer rapidement la température ou le volume sans quitter la route des yeux. Kia ne se vante pas de proposer un intérieur très haut de gamme ni apte à concurrencer frontalement les productions allemandes, mais pour autant l’ensemble ne paraît absolument pas cheap, en tout cas en finition haute GT-Line Premium comme c’est le cas ici. Les matériaux restent assez banals mais sont agréables au toucher, toute la planche de bord est souple, les plastiques ont un aspect qualitatif et il n’y a guère que quelques boutons un peu légers pour rappeler que l’on est dans une voiture grand public. Forcément, les matériaux en partie basse de l’habitacle sont un peu moins flatteurs mais il n’y a pas de quoi s’insurger, d’autant que la qualité de fabrication et les assemblages sont tout à fait corrects pour une auto d’un constructeur généraliste.

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Autre bon point pour l’Asiatique, elle propose une place appréciable pour quatre adultes. Les sièges avant sont bien dessinés et confortables sur long trajet, d’autant qu’ils autorisent une bonne amplitude de réglages. Les passagers arrière ne sont pas moins bien lotis (sauf celui du milieu qui devra se contenter d’un strapontin) et peuvent compter sur une banquette spacieuse et confortable. La place aux jambes et à la tête est bien suffisante pour la majorité des gabarits, tandis que le coffre est donné pour 587 l de contenance avec la motorisation hybride simple. Correct, mais  l’impression d’espace sous tablette (souple, elle s’enroule dans son emplacement en un tournemain) n’est pas extraordinaire non plus pour une auto à vocation familiale. Enfin, dernier attribut qui confirme que l’on se sent vraiment bien à bord du Sportage, le grand toit vitré (optionnel sur la finition intermédiaire, de série sur le plus haute) permet aux deux rangs de profiter de beaucoup de lumière.

Solides aptitudes routières

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Kia est resté sage dans le typage de son SUV phare. Les suspensions progressives du Sportage garantissent un bon confort sur route, même si l’on peut relever quelques petites sécheresses en ville. Centre de gravité haut oblige, les barres antiroulis sont aussi assez épaisses et cela se ressent sur route bosselée, avec quelques mouvements transversaux parasites. Mais pas de quoi bouder le Sportage qui se montre à l’aise partout, sans pour autant être dénué d’un certain dynamisme. La direction est assez avare en remontée d’informations, comme la plupart des directions à assistance électrique, en revanche elle profite d’une consistance correcte tout en étant suffisamment directe pour placer le SUV avec facilité. Il se joue des grandes courbes avec aisance et il est possible de rouler à bon rythme pour peu que l’on garde une conduite coulée.

Hybridation convaincante mais pas parfaite

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Nous avons jeté notre dévolu sur la motorisation hybride essence de 230 ch, alors que Kia laisse aussi le choix d’une variante hybride rechargeable, ainsi que de blocs essence et diesel. Rien à redire côté performance, avec un tandem thermique électrique capable de fournir 350 Nm de couple, ce qui est bien suffisant pour les 1 649 kg à vide du Sportage. Grâce à l’instantanéité de l’électrique, les relances sont efficaces et il y a de quoi doubler facilement. Il est aussi à souligner que l’interaction entre les deux énergies est absolument transparente… La plupart du temps. Car s’il est fréquent que le thermique se coupe et se rallume sans que l’on ne s’en rende compte à vitesse stabilisée, tout comme il est facile d’évoluer en tout électrique sur plusieurs centaines de mètres en ville, il existe des situations moins agréables, à cause de la transmission. La boîte automatique à 6 rapports est en effet assez peu réactive, et se cale assez souvent sur un rapport trop bas quand le moteur thermique se réveille. En sortie de rond-point, et ce peu importe que l’on roule à 20 ou 40 km/h, elle choisit par exemple systématiquement la seconde, faisant prendre plus de 3 500 tr/min au bloc thermique sans aucune raison. Ce dernier devient alors assez sonore même lors d’une accélération douce. On peut forcer la 3 via la palette de droite derrière le volant, mais il faudra le faire à chaque carrefour, ce qui est un peu énervant. Idem sur route, où elle refuse parfois de passer le rapport supérieur à vitesse stabilisée. Peut-être fait elle le choix de garder un régime de rotation un peu plus élevé pour utiliser le thermique comme générateur afin de recharger la petite batterie de 1,5 kWh, mais c’est un peu pénible pour les oreilles. Heureusement, ce n’est pas systématique et le groupe motopropulseur se fait oublier la plupart du temps.

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