Sous son discret restylage, le XC60 cache en réalité de nouvelles batteries et un moteur électrique plus puissant. De quoi sublimer ce SUV familial qui ne donne qu’une envie : partir en roadtrip à quatre et aligner les kilomètres.


On ne pourra pas vous reprocher de ne pas repérer au premier coup d’œil les petites modifications cosmétiques opérées lors du restylage du Volvo XC60 en 2021. Car pour différencier les nouveaux XC60 qui foulent nos routes depuis l’automne dernier des précédents, il faut un œil de lynx : seuls les pare-chocs évoluent un peu ! Mais preuve que le dessin originel a été bien pensé, les optiques sont les mêmes et le XC60 millésime 2022 n’en paraît pas daté pour autant. Tantôt vrai SUV, plutôt break très haut sur pattes sous certains angles, le suédois n’en reste pas moins une auto élégante et raffinée, qui joue la carte sport-chic sans verser dans l’agressivité à outrance.




Pour compléter cette silhouette, il faut au moins des jantes de 20 pouces pour correctement remplir les arches de roues, comme notre modèle d’essai en était équipé. Pour ceux qui le trouverait trop sage, la version Polestar Engineered, en plus de proposer la motorisation la plus puissante au catalogue, dispose aussi de boucliers plus agressifs, d’extensions d’ailes proéminentes et de belles jantes forgées de 21 pouces. Mais c’est plutôt vers une cossue finition Ultimate que nous nous sommes dirigés, afin de goûter au luxe à la scandinave.
Cocon douillet

Cette impression de ne point trop en faire, Volvo sait aussi la cultiver dans ses habitacles. Le XC60 n’échappe pas à la règle, profitant d’un intérieur assez minimaliste mais ergonomique et fonctionnel. Et si notre modèle d’essai a été configuré avec des inserts en métal, du plus chaleureux bois est aussi disponible au catalogue. Dans tous les cas, on vous conseille la magnifique sellerie en laine mélangée, qui a l’avantage de disposer de propriétés thermiques intéressantes peu importe la température : on ne s’y brûle pas comme avec le cuir l’été et elle n’est jamais glaciale l’hiver ! Reste à voir si elle ne bouloche pas dans le temps, mais des traitements existent pour éviter ce phénomène. Pour le reste, on s’y sent bien à l’avant comme à l’arrière et le très grand toit vitré inclus dans la finition Ultimate baigne de lumière les passagers du deuxième rang. Lesquels profitent en outre d’une place confortable et de sièges bien dessinés qui ne sont pas fatigants sur longs trajets. Le coffre, lui, est donné pour 468 l.




Dans cet univers à la finition exemplaire et aux assemblages précis doublés de matériaux valorisants, il existe toutefois un bémol. Le nouveau système multimédia conçu par Google, s’il est assez facile de prise en main et commandé par une dalle tactile réactive, rate toutefois un point essentiel : il fut en effet impossible de faire fonctionner Android Auto durant les 10 jours où nous avons pu essayer l’auto. Avec ou sans-fil, même en suivant les instructions du manuel, impossible de répliquer le smartphone sur l’écran central. Certes, des applications comme Maps et Spotify sont en natif sur la voiture, mais pour qui veut utiliser Waze, c’est la tuile. D’autant que le pratique GPS alternatif n’est pas non plus disponible sur le Play Store de la voiture. Un service connecté Google qui en offre moins qu’un smartphone de la même marque (nous avons essayé de brancher un Pixel 6), c’est un comble !
Roi de la route

Ce petit désagrément mis à part, il y a peu de choses à reprocher au XC60 une fois au volant, surtout quand ce dernier est équipé de la suspension pneumatique. Cette option à 20 430 DH s’avère presque indispensable tant elle permet de faire du SUV un compagnon de route agréable qui place le confort au centre de ses priorités. Sans totalement gommer toutes les aspérités de la chaussée, le châssis actif permet toutefois de ne jamais ressentir de percussions dans l’habitacle et de se jouer du relief avec brio. Grandes jantes ou pas, on n’est que très peu chahuté à bord et aligner les kilomètres est un réel plaisir. Et si voyager est la qualité première de ce viking premium, il n’est pas non plus dénué d’un certain savoir-faire lorsqu’on bascule en mode Power et que la suspension pilotée se durcit alors un peu. N’allez pas croire que le XC60 devient sportif, mais il sait se maintenir efficacement en courbe et prend juste ce qu’il faut de roulis pour garder un bon rythme dans les enchainements de virage. Pas de miracle coté direction en revanche, où le feeling est aux abonnés absents malgré une consistance et une précision agréables. Mais qu’importe, cochez l’option sono Bowers & Wilkins à 20 700 DH et vous aurez l’une des meilleures hi-fi embarquées dans une auto premium (on exclut ici les voitures de luxe que sont les Classe S, Bentley et consorts) pour vous apaisez.

Hybride convaincant
Depuis le restylage, le XC60 n’existe plus qu’en version électrifiée. Soit micro-hybride diesel, solution qui conviendra aux gros rouleurs, soit hybride rechargeable essence, comme c’est le cas de notre Recharge T6. Ce dernier associe en 4-cylindres turbo essence de 253 ch et un moteur électrique de 145 ch pour des performances très correctes, avec un 0 à 100 km/h effectué en moins de 6 s. Ajoutez-y l’immédiateté de l’électrique et les relances sont canons, aussi n’y a-t-il jamais de questions à se poser pour dépasser ou s’insérer dans la circulation.

Le tout est marié à une boîte automatique à 8 rapports très douce, qui sait se faire oublier au quotidien. Enfin, la transition entre thermique et électrique est tout bonnement imperceptible tant Volvo a travaillé l’insonorisation et contrôlé les vibrations du bloc thermique. Chapeau !
Bien apprivoiser l’hybride rechargeable

Question consommation, on se retrouve sans surprise avec les bons et les mauvais côtés de la technologie hybride rechargeable. Comprenez que sur autoroute, vous aurez du mal à descendre en-dessous de 9,5 l/100 km voire 10 l/100 km si vous utilisez le régulateur adaptatif : ce dernier est un peu brutal dans ses réactions et même si vous réglez la distance au plus bas entre vous et la voiture qui vous précède, il persiste à freiner très tôt et de manière agressive, engendrant inexorablement une grosse relance (et donc une consommation accrue) ensuite. N’oubliez pas non plus de placer la batterie en mode « maintien de charge », pour privilégier le thermique et éviter que le moteur électrique ne prenne le dessus à haute vitesse, où il est le plus énergivore et déchargera la batterie bêtement, à vitesse grand V.

Sur des trajets moyens d’environ 120 km en revanche, la grosse batterie de 18,8 kWh fait des miracles (11,6 kWh auparavant). Il est possible de rouler facilement plus de 60 km en tout électrique en ville, et environ 45 km sur route, tant que le relief n’est pas trop prononcé. Ainsi, on peut aisément faire des trajets quotidiens en consommant entre 0 et 4 l/100 km, suivant la distance et l’ardeur avec laquelle on presse l’accélérateur. Pour pousser le système dans ses retranchements, nous l’avons même soumis à l’impitoyable test de la montagne. Batterie 100 % chargée, nous sommes partis de Grenoble direction la station de ski de Chamrousse. Nous avons pu parcourir 28 km sans déclencher une fois le moteur thermique, ce qui est déjà impressionnant compte tenu de la pente. Ont suivi de nombreux aller-retours pour les photos, deux ou trois passages à rythme soutenu puis une pause déjeuner bien méritée avant de redescendre sur Grenoble. Dans la descente, mode B de la boîte de vitesses enclenché (ce dernier maximise le freinage régénératif et permet de ne conduire qu’avec le pied droit, puisque l’auto décélère jusqu’à l’arrêt complet en relâchant l’accélérateur), le système a pu récupérer plus de 12 km d’autonomie électrique. Ainsi, nous sommes rentrés au bercail à la seul force du courant, en n’ayant consommé que 4,4 l d’essence après 100 km dont la moitié effectués sur des routes de col. Joli score quand on sait le bestiau revendique tout de même 2 156 kg à vide.
Tarifs assumés
Le Volvo XC60 millésime 2022 est donc résolument tourné vers la famille, en se montrant simple mais haut de gamme, doté de tout l’équipement que l’on est en droit d’attendre sur une auto de cette taille, et spacieux. Le tout sans oublier des prestations routières de qualité avec la suspension pneumatique et une version Recharge T6 hybride intéressante, autant que suffisante. La plus puissante T8 embarque exactement la même batterie et le même moteur électrique, aussi vous ne gagnerez qu’en performance mais pas en autonomie ou en consommation. Inutile de se voiler la face, ce n’est pas au moment de payer l’addition que vous ferez des affaires. Disponible à partir de 590 230 DH, le XC60 s’échange à minima contre 720 130 DH en hybride rechargeable. Vous voulez notre finition Ultimate et notre configuration exacte ? Comptez plutôt 880 810 DH, soit un sacré billet mais un tarif en ligne avec la concurrence premium. Reste qu’avec à peine 27 g/km de CO2, les entreprises ont droit à une exemption de TVS à vie si la voiture est achetée dans un cadre professionnel. C’est toujours ça de pris !
